La dynastie NEC dans l'histoire des consoles
 
 


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1987 Une naissance remarquée...
1989 - 1992   Une gamme de consoles trop innovantes
1991 - 1993   Dernières évolutions
1994 - 2000  La fin d'un règne de 13 ans
Annexe
 

 Son histoire débute à la fin des années 80. A cette époque, les consoles de salon étaient en pleine renaissance. En effet, grâce à l'immense succès que connut la NES au Japon et aux États Unis, de nouveaux constructeurs décidèrent de se lancer dans cette aventure.

        Sega tenta par le biais de sa Master System, sortie en 1985 au Japon, de percer le quasi monopole de Nintendo. Seulement, même si sa machine, techniquement plus puissante que la NES, connut une certain succès aux USA et en Europe, elle ne réussit pourtant pas à déloger Nintendo de sa place de n°1 dans l'archipel nippon. Il faudra attendre 1987 pour que les choses évoluent nettement.
 

1987 Une naissance remarquée...


        En effet,  le 30 octobre 1987 précisément, apparut la Pc Engine, fruit d'un mariage de "raison" entre l'éditeur de jeux Hudson Soft et le géant de l'électronique NEC. Les uns avaient un projet mais pas assez d'argent pour le mener à terme tandis que les autres n'en manquaient pas et n'étaient pas contre l'idée d'agrandir leur renommée au marché de la console renaissant. En effet, NEC, avec sa série de PC japonais 98xx, n'est pas un inconnu du monde informatique nippon car cette gamme d'ordinateur a longtemps été la plus vendue de l'archipel.
    De plus, la NES âgée alors de 4 ans n'était plus techniquement à l'ordre du jour et la Mach 2 (nom japonais de la Master System) n'était pas assez techniquement innovante pour se démarquer de sa concurrente. Il y avait donc une possibilité de damer le pion à Nintendo en proposant un nouveau produit bénéficiant des dernières technologies de l'époque.

      De ce point de vue, malgré sa petite taille, la Pc Engine marquait clairement le pas sur ses concurrentes . Ses cartouches de la taille d'une carte de crédit vendues dans des boîtiers CD lui donnaient un look "high-tech" assez nouveau dans le monde des consoles qui ressemblaient alors à de grosses boites en plastique. De plus, avec ses capacités qui, pour l'époque, étaient étonnantes, les jeux allaient enfin cesser d'être de gros carrés animés en trois images secondes accompagnés de bruitages crachouillards.
        Toutefois, contrairement à ce que certains pourraient penser (cf: la société 3DO), une machine aux caractéristiques techniques innovantes n'est rien sans de bons jeux.

        Sur ce plan aussi, la petite NEC est bien dotée avec, dès ses débuts, des conversions extrêmement fidèles des grands jeux d'arcade de l'époque. Irem, Taito, Namco et même Sega (indirectement en revendant des licences de certains jeux à NEC Avenue) furent les premiers éditeurs à développer sur ce nouveau support ludique. Ils ne furent pas les seuls. Suivèrent NEC avenue, Human, Naxat Soft,... et surtout Hudson Soft qui, en tant que "papa", fut l'éditeur le plus prolifique sur cette machine.
        L'autre raison de son succès dans l'archipel nippon est l'esprit très japonais des jeux. Ils sont fortement imprégnés de la culture japonaise. Ainsi, bon nombre de dessins animés japonais ont une adaptation sur la petite console blanche. En outre, les jeux de mah-jong sont courants (même si la logithèque Pc Engine est composée à 80% de shoot'm'up et de jeux de rôle).

        Ceci pourrait d'ailleurs expliquer l'échec de l'importation de la console aux États Unis où elle fut connue relookée sous le nom de Turbographx. Peu de dévellopeurs de jeux étaient occidentaux (et le peu restant faisaient souvent des daubes sans nom).
        Ainsi, contrairement à ses conccurentes directes de l'époque (la Megadrive et la Super Nintendo), la NEC n'a pas (ou peu) bénéficié du phénomène récent de la mondialisation du commerce des consoles. En effet, jusqu'alors,  les 90% de la logitèque des consoles japonaises étaient composés de jeux conçus au Japon. Les éditeurs occidentaux se réservaient bien souvent aux ordinateurs (Amiga et Atari ST). Les choses changèrent fortement avec l'arrivée des 16 bits de Sega et de Nintendo. Sur ce plan, heureusement ou malheureusement, la NEC subit un certain "intégrisme". Comme cette machine ne s'exportait pas bien, peu d'éditeurs occidentaux se sont lancés dans l'aventure. Il est vrai que séduire le public japonais avec des jeux "occidentaux" est un sacré challenge. Seuls Psygnosis et Loriciel dévellopèrent quelques jeux sur la petite console blanche avec un succès mitigé.
        Mais, à mon humble avis, la véritable cause de l'échec américain de la NEC est dû, outre le manque de moyens financiers, au fait que la politique éditoriale des divers importateurs de la machine était fortement discutable. Au lieu de traduire de très bon jeux (souvent de rôle), le marché américain voyait débouler des jeux moyens voire franchement nuls. Certes, quelques bons jeux ont été traduits ( les Ys, Lords of thunder par exemple) mais pourquoi  des merveilles comme Far East Of Eden, Spriggan, Snatcher ou Dracula X ne le furent jamais?

       Contrairement aux USA,  nous eûmes droit en France, grâce à Sodipeng (SOciété de DIstribution de Pc ENGine),à un semblant d'importation officielle (SAV, arrivage de jeux fréquents à des prix acceptables) qui permit à la Pc Engine de percer légèrement, sans toutefois atteindre les chiffres de vente obtenus par la Megadrive ou la Super Nintendo.
       Ceci s'explique par l'arrivage de jeux japonais non traduits sur le sol français (ce qui rebuta beaucoup de joueurs alors que ce n'était que rarement gênant). De plus, il était difficile de trouver certains titres: il fallait parfois acheter le jeu lorsqu'il sortait pour être sûr de l'avoir. Différer son achat de quelques mois et le risque de ne plus le trouver était grand. Ceci conférait un côté "jeu de piste" à l'achat de chaque jeu qui n'était pas désagréable; ainsi que le plaisir de posséder parfois des titres "rares". Mais il est clair que cela génait le joueur moyen qui cherche surtout un jeu pour s'éclater (après tout, n'est-ce pas le but premier de tout jeu?).
       Mais reprenons le court de notre histoire et revenons au Japon où la Pc Engine entama par contre une longue carrière
  

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